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22activit%u00e9, mais nous voulions aussi %u00e9voquer les disparus mais dont il reste la fa%u00e7ade, ceux que j%u2019appelle %u201cles fant%u00f4mes%u201d. CAM%u00a0 : Votre connaissance est aussi utile lors de la r%u00e9habilitation de certains sites?I. B.%u00a0 : Au fil du temps, j%u2019ai constitu%u00e9 des archives importantes. Des collectionneurs m%u2019ont permis de scanner leurs archives, j%u2019ai un bon millier de photos et des documents historiques. Ces images en disent tellement sur l%u2019%u00e9poque, la fa%u00e7on dont les gens sont habill%u00e9s, le public qui fait la file devant le Stuart Petite rue des Bouchers, qui %u00e9tait un quartier important de f%u00eate et de sortie avec des cabarets o%u00f9 ont commenc%u00e9 Brel ou Barbara%u2026Je ne connais bien s%u00fbr pas l%u2019histoire de chaque salle, elles sont si nombreuses et les informations manquent souvent, mais pour certaines d%u2019entre elles, les sources sont importantes. Pour le Vari%u00e9t%u00e9s (25 rue de Malines) j%u2019ai r%u00e9dig%u00e9 une %u00e9tude historique compl%u00e8te. Quand il a %u00e9t%u00e9 achet%u00e9 par Bruxelles La%u00efque, elle a constitu%u00e9 un outil pour le concours d%u2019architecture destin%u00e9 %u00e0 sa r%u00e9habilitation.J%u2019ai %u00e9t%u00e9 consult%u00e9e pour l%u2019Albert Hall (651 ch. de Wavre) qui n%u2019est pas class%u00e9. Le propri%u00e9taire veut faire de travaux. Mes archives et ma connaissance du sujet peuvent aider %u00e0 retracer l%u2019histoire du lieu.Je propose depuis vingt ans des visites au Movy Club de Forest (21 rue des Moines), le cin%u00e9ma de mon quartier. Depuis trois ans, je fais partie d%u2019un collectif qui propose un projet pour la salle. Nous avons d%u00e9pos%u00e9 notre candidature lors d%u2019un r%u00e9cent appel %u00e0 exploitation. Si elle est choisie, je pourrai passer %u00e0 un autre stade de valorisation des salles. R%u00e9fl%u00e9chir collectivement %u00e0 la fa%u00e7on de r%u00e9investir le lieu %u00e0 travers le travail avec le quartier, l%u2019accueil du jeune public, c%u2019est important, %u00e7a va recr%u00e9er du lien entre les gens, comme jadis. Cet aspect patrimonial et celui de la m%u00e9diation, je souhaite le transmettre aux habitants et aux enfants de mon quartier. C%u2019est un projet dynamique sur le pass%u00e9, le pr%u00e9sent et l%u2019avenir.CAM%u00a0: Votre travail fait l%u2019objet d%u2019une exposition aux Halles Saint-G%u00e9ry?I. B.%u00a0: L%u2019exposition s%u2019inscrit dans le cadre de Bruxelles 2025, Ann%u00e9e Art D%u00e9co. On a donc recentr%u00e9 le propos du livre sur cette %u00e9poque. Les photos de Marie-Fran%u00e7oise Plissart ont %u00e9t%u00e9 r%u00e9organis%u00e9es avec une pr%u00e9sentation des salles int%u00e9rieure et ext%u00e9rieure.La sc%u00e9nographie s%u2019organise en diff%u00e9rents espaces. L%u2019exposition d%u00e9bute par un parcours historique immersif qui reproduit le chemin des spectateurs de la rue vers l%u2019int%u00e9rieur de la salle. Le cin%u00e9ma, %u00e7a commen%u00e7ait %u00e0 l%u2019ext%u00e9rieur: les n%u00e9ons, les vitrines, les affiches, les photos, une sorte de promesse. Puis l%u2019accueil, la caissi%u00e8re, le portier, l%u2019ouvreuse. On %u00e9voque l%u2019%u00e9conomie que g%u00e9n%u00e9raient les cin%u00e9mas : les grandes salles comme le M%u00e9tropole pouvait employer jusqu%u2019%u00e0 cinquante personnes%u00a0 : les femmes de m%u00e9nage, une trentaine d%u2019ouvreuses, une dizaine de portiers, les %u00e9lectriciens, le chef de salle, les comptables, la direction%u2026 Sous certaines salles, il y avait parfois un dancing, comme au Mogador ou %u00e0 l%u2019Albert Hall.