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Ci-contre : Nkisi (statuette magique), avant 1886, R%u00e9publique d%u00e9mocratique du Congo.(D.R. Mus%u00e9e du quai Branly %u2013 Jacques Chirac, photo : Pauline Guyon)morts et des vivants et a fortement impr%u00e9gn%u00e9 la culture populaire et le cin%u00e9ma d%u2019horreur du XXe si%u00e8cle. Elle r%u00e9sulte d%u2019une fusion complexe li%u00e9e %u00e0 la colonisation d%u2019Ha%u00efti et aux routes de l%u2019esclavage. A partir du XVIe si%u00e8cle, en effet, les usages et les croyances magico-religieuses de l%u2019Afrique (et notamment les pratiques de sorcellerie visant %u00e0 porter atteinte %u00e0 distance %u00e0 des victimes) se combinent avec les %u00e9l%u00e9ments du catholicisme romain. S%u2019y ajoutent les savoirs autochtones de la Cara%u00efbe associ%u00e9s %u00e0 la ma%u00eetrise des poisons et des substances stup%u00e9fiantes par les populations locales.Qu%u2019est-ce qu%u2019un zombi? Il s%u2019agit d%u2019un individu ayant commis un m%u00e9fait jug%u00e9 par des soci%u00e9t%u00e9s secr%u00e8tes du vaudou ha%u00eftien car il continue %u00e0 commettre des forfaits (assassinats, meurtres, vols, viols,%u2026). Mais la justice des hommes s%u2019av%u00e8re impuissante %u00e0 les punir et les amender. Face aux risques encourus par la communaut%u00e9 des vivants, ces malfaiteurs et ces criminels sont convoqu%u00e9s sept fois de suite devant des tribunaux mystiques compos%u00e9s par des soci%u00e9t%u00e9s secr%u00e8tes, puis condamn%u00e9s s%u2019ils pers%u00e9v%u00e8rent dans leur conduite. Apr%u00e8s avoir %u00e9t%u00e9 drogu%u00e9s et mis dans un %u00e9tat de mort apparente via l%u2019ingestion de poisons d%u2019origine v%u00e9g%u00e9tale ou animale, les proscrits sont enterr%u00e9s, vivants et conscients, puis exhum%u00e9s et envoy%u00e9s en exil ; ils sont ensuite transform%u00e9s en esclaves au service d%u2019un ma%u00eetre (le \zombification est ainsi consid%u00e9r%u00e9e comme une peine pire que la mort. Il existe d%u2019autres types de zombis : certains peuvent le devenir directement, par l%u2019entremise de sorciers, sans passer par un jugement. Il faut aussi mentionner les zombis \encore les zombis \d%u2019usurpation d%u2019identit%u00e9. En Ha%u00efti, le zombi est un %u00eatre myst%u00e9rieux, victime d%u2019une mal%u00e9diction, sans qu%u2019il soit possible de le d%u00e9finir comme un %u00e9l%u00e9ment de folklore ou comme une r%u00e9alit%u00e9 physique (c%u2019est-%u00e0-dire un individu drogu%u00e9 ou empoisonn%u00e9). Selon la tradition, le zombi, d%u00e9sormais priv%u00e9 de sa propre volont%u00e9 et maintenu dans un %u00e9tat d%u2019h%u00e9b%u00e9tude d%u00fb au poison ing%u00e9r%u00e9, est au service de son bokor. Seule la mort de ce dernier (ou l%u2019interruption des traitements) peut aboutir %u00e0 son r%u00e9veil et %u00e0 un %u00e9ventuel retour vers la libert%u00e9. La premi%u00e8re section de l%u2019exposition pr%u00e9sente les fondements du vaudou ha%u00eftien : ses codes g%u00e9n%u00e9raux, l%u2019organisation des dieux et du culte, les rituels autour des d%u00e9funts et les divinit%u00e9s li%u00e9es %u00e0 la mort (appel%u00e9es \chacune un %u00e9quivalent sous forme de saint chr%u00e9tien), en particulier Baron Samedi et Grande Brigitte. Les soci%u00e9t%u00e9s secr%u00e8tes, poss%u00e9dant des fonctions bien pr%u00e9cises, exercent leur pouvoir de mani%u00e8re occulte. Leur dangerosit%u00e9 est difficile %u00e0 mesurer en raison du secret sous couvert duquel elles 26